Petit guide de survie pour votre prochaine réunion en Belgique

Une réunion en Belgique se profile , que ce soit du côté de Bruxelles, de Charleroi, de Liège ou encore d’Anvers ? Vous n’avez jamais mis les pieds au pays de Jacques Brel ? Voici quelques conseils et astuces d’un véritable local de l’étape, élevé à la frite savamment préparée à l’huile partiellement hydrogénée (détail mentionné pour couper court aux éventuelles accusations de dénigrement, ainsi que pour prouver que le Belge lambda a le sens de l’autodérision…), pour mieux appréhender ce petit pays souvent mal compris par nos voisins hexagonaux (donc vous !).

1. Il n’y a pas d’accent belge

« Allez, une fois…  » . Certains humoristes français, dont bon nombre ayant transité par les Grosses Tétés, ont presque fait carrière avec cette petite phrase de prime abord innocente, affirmant à imiter l’accent belge, et ce faisant étalant plutôt leur méconnaissance de cette nation petite en superficie, mais grande en particularismes régionaux. Cet à accent belge à est typique de Bruxelles, ou plutôt des Bruxellois pur jus qui manient avec autant d’aisance (ou de maladresse, c’est selon) le français, le néerlandais et le brusseleir, un dialecte bruxellois. Si vous êtes dans une réunion en Belgique du côté de Charleroi, vous n’entendrez personne parler de cette façon. En cas de séminaire à Liège, vous y découvrirez un accent complètement différent qui fleure bon la campagne et que vos collègues liégeois tenteront désespérément de dissimuler, avec bien moins de succès que Céline Dion lorsqu’elle chante (bien que l’accent québécois soit charmant !).

2. Attention au ring de Bruxelles

La Belgique est un petit pays (bien qu’elle ait un grand cœur !). En conclure que son réseau routier est un long fleuve de bitume tranquille serait commettre une erreur colossale. Tout d’abord il s’agit de l’un des pays les plus densément peuplés d’Europe, mais si on prend en compte le fait que la province du Luxembourg, au sud, est quasi déserte, vous imaginez le nombre de voitures qui circulent sur les routes belges. Sans parler du fait que la gratuité du réseau pour les étrangers ainsi que la position du pays font de la Belgique le théâtre d’un ballet incessant de poids lourds espagnols chargés de fraises et tomates à destination du nord, de vacanciers hollandais qui traînent leur caravane jusque dans le sud de la France, etc. Cette vérité est d’autant plus vraie pour le ring de Bruxelles, l’équivalent du périphérique parisien. Toujours encombré, c’est un véritable cauchemar pendant les heures de pointe, lorsque des travailleurs des 4 coins du pays convergent et quittent la capitale. Si vous êtes en réunion à Bruxelles, prévoyez une marge de sécurité large, très large, pour ne pas être en retard !

3. La frite, une religion

Sur certains sites, on va vous dire que même si la frite est un aliment phare en Belgique, sa popularité est décrite de façon caricaturale. Alors oui, il y a bien d’autres spécialités culinaires (comme le steak-frites, les moules-frites, les boulets sauce lapin accompagnés de frites, etc.). Mais rien ne’st plus vrai ! Dans quel pays au monde trouve-t-on des friteries, en telle quantité et toujours bondées, surtout si’l s’agit d’une bonne adresse ? Pour avoir voyagé, je n’ai jamais vu quelqu’un se repaître d’un à paquet de frites à avec pour tout accompagnement de la mayonnaise, ou une à fricadelle à (genre de saucisse panée cuite bien évidemment dans un bon bain de graisse à 180 à et dont la préparation, grosso modo, correspond à une opération d’équarrissage). Où que soit organisée votre réunion en Belgique, vous croiserez sur votre chemin plusieurs friteries, de l’établissement presque chics à la à baraque à frites à bancale en bord de route (soyez sans crainte, comme l’a dit le célèbre François Damiens dans l’une de ses caméras cachées dans laquelle il s’improvise patron de friterie : à hygiène ? Hé 180 degrés, elle peut venir l’hygiène !. Faites l’expérience ! Et pour bien faire local, commandez la sauce andalouse ou la sauce samouraï si vous aimez manger épicé.

4. Les belgicismes

Chaque coin de France dispose de son propre argot. La Belgique, en tant que membre de la francophonie, ne fait donc pas exception en la matière. Voici ceux que vous êtes le plus susceptible de rencontrer dans le cadre d’une réunion à Bruxelles, à Charleroi ou à Anvers (le à S à d’Anvers se prononce !) :

La drache : la pluie, tout simplement.

Tantôt : cette expression extrêmement populaire en Belgique peut vouloir dire un tas de choses. à bientôt, à tout à l’heure, à la prochaine… En quelque sorte, il s’agit d’une version avant l’heure du populaire.

Baraki : difficilement traduisible en français de France, le terme le plus proche serait à Groseille é. Un baraki qualifie à l’origine une personne d’origine sociale défavorisée à l’éducation défaillante. Par extension, c’est devenu une insulte courante, notamment dans la région de Liège (« kéééé barakiii », pourrez-vous entendre furtivement si vous êtes en réunion dans la province épiscopale).

Une rawette : la rawette est l’un de ces mots, emprunté au wallon, qui sont passés dans la langue de tous les jours. Une rawette, il s’agit d’une petite quantité. Par exemple, si vous demandez à votre interlocuteur belge s’il souhaite du lait dans son café et qu’il vous répond à juste une rawette, vous savez désormais ce qu’il vous reste à faire !

La à plaque : vous êtes perdu en route vers votre réunion à Bruxelles et vous souhaitez demander le chemin à un passant ? S’il vous dit de à suivre les plaques Ganshoren, plaque signifie tout simplement panneau d’indication.

5. Une bonne biére belge

Les Français ont le vin : d’innombrables cépages, des terroirs variés, etc. En Belgique, le climat n’est pas très propice à la viticulture, mais peu importe : ils sont les champions de la bière. Difficile de tenir le compte ; il y aurait plus de 2.000 types de bières différentes commercialisées en Belgique. De la boisson houblonnée standard genre Maes, Jupiler ou Stella Artois à la bien nommée Delirium Tremens titrant 8,5 % d’alcool en passant par la Cuvée d’Erpigny Quadruple à 15 % de composé acyclique ; blonde, brune, rousse… Il y en a pour tous les goûts. Si un vaste choix vous est offert dans la plupart des restaurants et débits de boissons belges, ce sont les brasseries qui vous offriront les cartes les plus impressionnantes. Après votre réunion en Belgique n’hésitez pas à en goûter quelques unes !