La RSE appliquée au MICE, quels engagements ? – Focus n° 2

Alors que l’événementiel dispose de ses propres normes en matière d’organisation et de gestion durable d’un événement, il est intéressant de se demander comment les acteurs du MICE parviennent à répondre à ces exigences. Quels engagements prennent-ils ? Comment leur donnent-ils vie ? La RSE appliquée au MICE est-elle un voeu pieux ou peut-on vraiment mesurer l’engagement des entreprises du secteur en matière de développement durable ? Après avoir présenté le cadre normé dans lequel les professionnels de l’événementiel mettent en place des événements durables, Bird Office se pose la question de la nature, de la réalité et de la pérennité des engagements pris par les principaux acteurs. 

Quels sont les leviers d’actions des acteurs du MICE en matière de RSE ?

Un événement durable est à la fois socialement équitable, économiquement viable et écologiquement vivable. Pour atteindre ce résultat, les acteurs du marché du MICE peuvent revoir leurs approches sur trois axes essentiels de l’organisation d’un événement : le lieu, le repas et les activités. Chacun de ces leviers permet de travailler sur les piliers du développement durable et par conséquent sur les principes d’une politique RSE bien menée.

Si l’on prend l’exemple du lieu, une entreprise peut agir dans une logique durable en privilégiant un événement local, afin de limiter l’impact carbone et de faire vivre économiquement les acteurs de sa région. Elle s’engage également en encourageant une mobilité douce et partagée ou en réservant un lieu engagé dans une démarche RSE. Dans ce dernier cas, il est pertinent de collaborer avec des acteurs qui ont choisi d’emprunter la voie du développement durable, que ce soit dans la gestion de leur personnel ou de leur processus d’achat, mais aussi dans le choix de leurs fournisseurs ou de leurs matériaux. En se tournant vers des partenaires engagés, une entreprise appuie le choix qui est le sien d’oeuvrer pour un MICE responsable. 

Comment s’assurer du respect des engagements des acteurs du MICE ?

S’engager à mettre en place une politique RSE est une chose. Tenir son engagement en est une autre. Comment peut-on s’assurer que les mots ou les paroles seront suivis d’actions ? La norme ISO 20121 pose un cadre non obligatoire permettant aux acteurs du MICE d’adopter les bonnes pratiques visant à répondre aux exigences du développement durable. Chaque détail d’un événement a son importance. Que ce soit en choisissant des moyens de transports alternatifs dans le cadre d’un salon, en limitant le changement des serviettes de toilette dans les chambres d’hôtels, en facilitant l’accès aux personnes à mobilité réduite, ou encore en préférant l’eau du robinet à l’eau en bouteille, la moindre décision a un impact social, économique et environnemental. Il est important que chacun en ait conscience et ne minimise pas ses actions.

Afin d’accompagner chaque personne dans cette démarche et de l’aider à prendre conscience de son évolution, il existe des outils gratuits d’auto-diagnostic en ligne. C’est notamment le cas de l’Auto-diagnostic RSE-Événement, créé par le collectif Éco-Événement. Les entreprises du secteur du MICE sont par conséquent capables d’évaluer leur niveau d’engagement en matière de RSE et d’ajuster leurs actions en conséquence. L’investissement des entreprises se mesure d’une façon plus objective par l’obtention d’une certification ou d’un label, tel que l’Écolabel européen Services d’hébergement touristique.

De bonnes pratiques, des réalisations concrètes, des actions possibles

Si les efforts ne manquent pas du côté des acteurs français du MICE, qu’en est-il à l’étranger ? Le GDS Index¹, plus connu sous le nom de “Global Destination Sustainability Index”, est un programme qui a pour objectif de mesurer et d’améliorer les actions des professionnels du MICE en matière d’événement durable. Créé en 2015 par plusieurs villes scandinaves, cet outil s’inscrit officiellement dans la logique portée par le programme One Planet des Nations Unies. Ce programme s’est tenu le 12 décembre 2017 à Paris et a pour objectif d’accompagner la mobilisation de la finance en lui apportant des réponses concrètes pour faire face à l’urgence écologique.

En France, toujours plus d’acteurs du MICE se convertissent à l’événement durable, à l’instar de nombreuses chaînes hôtelières pour qui le développement durable est devenu une véritable valeur ajoutée. Ainsi les hôtels de la chaîne Best Western en France ont-ils reçu l’écolabel européen. Des lieux exclusivement dédiés à l’événementiel, comme le Campus Serge Kampf les Fontaines, mettent par ailleurs en avant leur engagement pour la durabilité des événements d’entreprise.

Quelles pistes les acteurs du MICE encore peu matures sur le sujet de la RSE peuvent-ils emprunter ? Quelques actions possibles :

• réduire les émissions de gaz à effet de serre ;
• choisir un lieu éco-conçu ;
• donner la priorité aux circuits courts ;
• gérer les déchets ;
• penser l’accessibilité des lieux ;
• intégrer des personnes en situation de handicap, etc.

Plus qu’une simple tendance, la RSE appliquée au MICE s’inscrit dans la durée. Ses acteurs s’engagent dans des actions et dans une politique concrète, mesurable objectivement et dont les retombées ne se feront pas attendre.

¹ https://www.gds-index.com/