Se faire des amis au bureau : les pour et contre

Dans le cadre de nos vies professionnelles de plus en plus dynamiques, une question importante se pose, et elle concerne l’amitié au bureau. En effet, il est tout à fait légitime de se demander si’l est judicieux ou pas de se faire des amis dans le cadre de nos quotidiens professionnels, que ce soit au bureau, en réunion ou aux pauses. à ce propos, deux argumentaires relativement forts, susceptibles d’être très convaincants, s’entrechoquent à tour de rôle.

Avoir des amis au bureau peut améliorer votre créativité et productivité et, par conséquent, celles de vos amis ainsi que celles de l’entreprise, en général

Il est un fait que l’amitié occupe une place primordiale dans les relations entre les hommes, et ce depuis que l’humanité existe. à ce propos, l’on peut affirmer que dans de nombreux cas, l’amitié joue le rôle de générateur dé’motions à l’Instar du bonheur, certes, mais elle stimule également notre productivité ainsi que notre créativité. Se sentir entouré d’amis, éventuellement d’amis proches, cela aboutit souvent à un sentiment de sécurité. à une sorte de sensation que l’on est chez soi et que l’on peut travailler au calme, sans être observé par des regards malintentionnés. Par conséquent, l’on est souvent plus productif dans ce que l’on fait : dans notre travail. Ce ne’st pas un hasard que de nombreuses entreprises mettent en place des politiques de récompense vis-à-vis de ceux et celles qui réussissent à faire venir des amis au bureau. Mais même lorsque vous n’arrivez pas dans une entreprise suite à une invitation formulée par un de vos amis, les relations amicales entre vous et vos collègues au bureau se tissent, bien souvent, sans même que vous vous en rendiez compte. Cela dit, sont-elles toujours une bonne chose ?

De l’amitié à la méfiance

Ce que l’on vient de dire sur l’amitié, la créativité et la productivité, peut s’avérer vrai dans un bon nombre de cas. Toutefois, l’amitié au bureau peut avoir une autre facette, une facette tout à fait différente.

En effet, l’amitié implique aussi lé’change d’informations personnelles. Ainsi, lorsque vous êtes ami(e) avec un ou une de vos collègues, ayez à l’esprit que cette amitié ne durera pas toujours. Si vos rapports avec ce ou avec ces collègues venaient à se dégrader, les informations personnelles que vous auriez échangées avec eux pourraient très facilement se retrouver entre les mains des mauvaises personnes. De très nombreux scénarios sont possibles. Imaginez, par exemple, que, pris d’un sentiment de confiance mutuelle, vous avez dévoilé à votre collègue à quel point vous ne supportez pas votre chef. En cas de dégradation de vos rapports – et parfois même sans que cela ne soit nécessaire -, ce même collègue pourrait mentionner votre discussion soi-disant privée à votre chef. Ainsi, vous seriez dans une position particulièrement délicate. Et encore, nous ne faisons qu’une hypothèse qui ne concerne qu’une seule personne. Imaginez que, suite à la dégradation des relations amicales en question, des informations confidentielles sur l’ensemble de l’entreprise venaient à être communiquées à un concurrent direct. La situation prendrait effectivement une tout autre ampleur.

L’homme est-il un loup pour l’homme, comme s’obstinait à le dire J. Locke ou, au contraire, est-il bon de nature, mais corrompu par la société, comme le pensait J.-J. Rousseaux ? La question reste ouverte et d’actualité, d’autant plus lorsqu’il s’agit du à pour à et du à contre à d’avoir des amis au bureau.

De l’amitié au népotisme : il n’y a qu’un seul pas

Une autre variable dangereuse de se faire des amis au bureau, concerne le potentiel népotisme qui peut en découler. En effet, être ami avec quelqu’un, cela implique certains sentiments. Mais lorsqu’on est un professionnel, les sentiments sont censés ne pas avoir de place ou, en tout cas, leur place doit être des moindres. Ainsi, dans une situation hypothétique où le patron est ami avec un de ses subordonnés, l’on peut se demander, à raison, si des relations de népotisme ne sont pas susceptibles de’n découler. Le subordonné peut vite voir s’attribuer le rôle de à chouchou à et, intentionnellement ou pas, il le devient réellement parfois. Par conséquent, le subordonné sera vu comme le à chouchou à par ses collègues, ce qui ne lui sera certes pas bénéfique, tandis que le patron sera sans cesse jugé comme potentiellement malhonnête par ses subordonnés. Une chose est sure : qui’l y ait népotisme ou pas, l’ambiance quotidienne n’aura rien à gagner dans une telle configuration.

L’amitié et le facteur humain

Tout cela étant dit, les à contre à semblent avoir l’avantage pour le moment. Et, objectivement, cela semble logique. Que ce soit par rapport au risque de divulgation d’informations confidentielles, du risque de népotisme ou encore pour garder une image professionnelle sérieuse de soi au bureau – argument que nous n’avons pas soulevé -, les raisons logiques pour ne pas avoir d’amis au bureau semblent nombreuses. Mais, en fin de compte, l’amitié ne’st pas seulement une affaire rationnelle et logique. On est souvent ami avec des personnes avec qui, logiquement, on na’ rien en commun. Cela dit, notre amitié avec ces mêmes personnes nous rend heureux, et ce même quand on prend en compte tous les risques qu’elle sous-tend. Ce que l’on essaye de dire ici, c’est que malgré tous les risques et tous les désavantages que les amitiés au bureau peuvent amener, force est de constater qu’elles sont souvent nécessaires. Certes, elles ne sont pas forcément nécessaires au bon fonctionnement de la société, du moins pas d’une façon directe. Mais elles sont cependant nécessaires à la santé sociale des employés. Quoi de plus agréable que d’aller prendre un verre avec ses collègues ? Ou encore de partir en week-end avec eux ? Et ce même en prenant le risque qu’un jour, les informations partagées avec eux pourront se retourner contre vous.

La socialisation au bureau est sans aucun doute bonne pour la santé sociale des employés et donc, indirectement, elle est bonne pour l’entreprise, du moins à court terme. Le sera-t-elle aussi à long terme ? Pour le savoir, il faut prendre le risque !